Depuis une fenêtre donnant sur la cour de l’immeuble où il vit, dissimulé par les lames d’un store vénitien, le narrateur espionne la parade amoureuse à laquelle s’adonnent le baron de Charlus et le giletier Jupien.
Piquant sa curiosité, l’image fascinante de cette chorégraphie cabalistique le pousse même à suivre les deux hommes afin de les épier dans l’intimité de leurs secrets ébats…
À travers cette scène, Proust explore toutes les facettes du regard que son époque (mais n’est-elle que son époque ?) porte sur l’homosexualité : regard voyeur, regard psychologique, regard social… autant de prises de vue dans ce kaléidoscope qui reflète aussi bien les malaises de Proust vis-à-vis de ses parts d’ombres, que ceux d’une société vis-à-vis de sa propre identité.